Les Jackys dans les media

 

Ici, vous trouverez des références pitoyables, effarantes, satiriques ou drôles sur les Jackys, dans la presse, les media, etc (je suis à la recherche de matière première !)


Article paru dans "L'Est Républicain" du 08/09/1999 (si celui qui m'a envoyé ça veut être cité, qu'il me le dise) :

Il les envoie dans le décor et les laisse au bord de la route

Un jeune conducteur sarrebourgeois a été condamné à six mois de prison ferme. Dans l'accident qu'il avait provoqué le 15 juillet dernier, il avait accumulé une belle série de fautes.

Vitesse excessive, alcool au volant, conduite malgré une suspension de permis, blessures involontaires, non-assistance à personne en danger, délit de fuite ont été reprochés hier, en correctionnelle, à Stéphane, 22 ans. Et en plus, irrespect des obligations de son contrôle judiciaire : en effet, dans le cadre d'une affaire de détournement de mineure, il lui était intimé de ne pas fréquenter une certaine adolescente, or celle-ci était l'une de ses trois passagères ...

Stéphane est de ces conducteurs qui se laissent griser par le fait de piloter une Peugeot GTI avec des copines à bord. Le 15 juillet dernier, il fonçait sur un chemin vicinal du côté d'Albestroff, à toute vitesse d'après plusieurs témoignages. Sur une bosse, sa voiture décolle et part en tonneaux. Les quatre occupants se retrouvent dans l'herbe, groggys et plus ou moins blessés. Stéphane, accablé par l'état de sa voiture, jette par contre un regard froid sur ses copines ensanglantées : "Désolé, les filles, il faut que j'y aille" leur lance-t-il, et il part en courant.

"Totale indifférence"

Cette insouciance lui vaut d'être poursuivi pour non-assistance à personne en danger, en plus des infractions liées à l'accident. Hier, devant le tribunal correctionnel, les avocats des familles des victimes ont stigmatisé son comportement : "il aurait mérité d'être prévenu de mise en danger de la vie d'autrui" (Me Hoffmann), "il a montré une indifférence totale pour le sort de ses passagères" (Me Catal).

Pour le procureur Gilles Bourdier, il a fait "n'importe quoi au volant, et c'est comme ça qu'on a 8000 morts sur nos routes, deux fois plus qu'en Grande-Bretagne". Ses réquisitions : six mois de prison ferme, 15000 F d'amende et dix-huit mois de suspension de permis.

Me Battle s'est efforcé de redorer le blason du prévenu : "si Roméo et Juliette avaient été sous le coup d'un contrôle judiciaire, ça ne les aurait pas empéchés de se rencontrer" a-t-il osé, à propos du détournement de mineure.

Stéphane n'est ni un "pervers", ni un "chauffard habituel"estime l'avocat. Par contre, il a été opéré du cerveau bien avant les faits : en raison de cette fragilité, "est-ce qu'il n'a pas subi un traumatisme de nature à affecter son jugement immédiat ?" Me Battle souligne, aussi, qu'il n'a quitté les blessées qu'apres qu'un témoin de l'accident fut intervenu pour leur porter secours ... "C'est pourquoi, pour la non-assistance à personne en danger, je plaide la relaxe" conclut l'avocat. Sur ce point, il a obtenu satisfaction. Mais son client a été frappé de six mois de prison, 5000 F d'amende et deux ans de suspension de permis.

R.S.

Heureusement que le tuning n'est pas un délit, il se serait pris 6 mois de plus ... on parle pas de sa bagnole, mais j'ai comme dans l'idée qu'elle a dû être "améliorée" par-ci par-là.

Dans cet article, tout y est : l'inconscience totale, le jeune trouduc, la 205 GTI, le style "les filles ont la gueule en sang, mais pire que tout, ma bagnole est niquée", le top du top étant sa copine mineure (quand je vous dis qu'ils font la sortie des collèges !). On apprend même que la Jackytude serait dûe à une opération du cerveau (qui a dit "lobotomie" ?)

Scan de l'article original (31 ko)

Dans un autre genre, une pub "4x3" de l'association belge "Responsible Young Drivers" (http://www.ryd.be.tf) (merci à Paul D) :

A rapprocher de l'article précédent : édifiant, tant de lucidité, non ?


Article paru dans "Le Soir" (journal belge) du 27/05/1994 :

De curieuses "courses" nocturnes de jeunes conducteurs inexpérimentés, les dangers du "Fun Car" dans la région montoise.

Fun Car. Voici baptisé par le parquet de Mons ce phénomène du jeu de vitesse pure qui sévirait depuis environ six mois sur le tronçon en cul de sac du ring de Mons, à cheval sur Nouvelles (Mons), Asquillies (Quévy) et Noirchain (Frameries). Il s'agit d'une "course", en départ arrêté sur une distance de mille mètres, qui ferait l'objet de paris (la chose reste à vérifier) et qui permettrait aux concurrents d'atteindre des vitesses de 180, voire 200 km/h sur la ligne d'arrivée. Discrètes dans un premier temps, les autorités judiciaires sont passées à la contre-offensive. En raison du danger que courent les adeptes de ce "sport", bien évidemment, mais aussi les éventuels spectateurs et les usagers de la route.

A entendre ces jeunes, traqués depuis des semaines par des patrouilles, il s'agit d'une passion innocente, qui a pour théâtre une portion inutile du ring ouest de Mons. Les cascadeurs en herbe disent ne pas couper la route aux autres usagers. Autre argumentation: les courses se déroulent entre... 1 et 4 heures du matin; enfin, ils estiment "avoir le droit de dépenser leur argent en essence, ce qui vaut mieux que boire ou se droguer".

Les responsables de la gendarmerie de Mons leur opposent une réplique imparable : au nom de notre mission d'ordre public, nous ne pouvons pas nous permettre de laisser se développer ce phénomène. Ces conducteurs sont en général très jeunes et manquent donc d'expérience. Même si les "concurrents" utilisent chacun leur bande de roulement, ils risquent d'entrer en collision entre eux, de franchir la berme centrale pour entrer en collision avec un véhicule survenant en sens inverse, ou encore de percuter un groupe de spectateurs, que l'on dit nombreux à ces occasions. En cas d'accidents avec lésions corporelles, voire mortelles, les parents des victimes tout comme la société ne nous pardonneraient pas d'avoir laissé faire.

Ce qui ajoute à la gravité de la situation, c'est que ces jeunes "s'entraînent" sur des voiries classiques. Et que deux enfants renversés par l'un d'eux alors qu'ils roulaient à vélo, le 15 avril dernier à La Bouverie, ont été grièvement blessés. Le lundi de la Pentecôte, c'est un jeune conducteur circulant sous licence d'apprentissage qui a percuté une voiture en stationnement puis un muret alors qu'il roulait à vive allure dans la mˆme localité. Il s'en tiré avec des égratignures, avant d'outrager les gendarmes venus constater...

G.M.

A remarquer, la pertinence de l'argumentation : rouler sur des gosses c'est moins grave que de boire des bières ...


Article paru dans "La Montagne" (Aurillac) du 16/06/2000 :

Délit de bêtise routière

Le 25 décembre 1999, en fin d'après-midi, une Renault Clio "tuning" aborde, sous la pluie et à une vitesse ahurissante, eu égard aux conditions de circulation, la longue courbe à droite située au bas de la côte de Senilhes, près d'Arpajon-sur-Cère.

Devenue incontrôlable, la voiture que conduisait David C., 19 ans, quitte la route, plonge dans un ravin et s'écrase une trentaine de mètres plus bas. Dans le choc, le conducteur et sa jeune passagère, Sandy C., 18 ans, sont éjectés. Si le premier s'en sort sans trop de mal, la jeune fille est, en revanche, très grièvement blessée.

Aujourd'hui tétraplégique, elle est une nouvelle victime de la bêtise routière. Car, ce jour-là, le jeune conducteur, titulaire du permis depuis à peine huit mois au moment de l'accident, faisait tout simplement la course avec une autre voiture qui avait eu le toupet de le doubler quelques minutes plus tôt.

Comparaissant devant le tribunal correctionnel d'Aurillac, jeudi dernier, pour "blessures involontaires ayant entraîné une ITT de plus de trois mois" (en l'occurrence, douze mois), le jeune homme a simplement admis avoir voulu rattraper et doubler une voiture qui lui avait "fait une queue de poisson".

Pascale Marfaing, substitut du procureur, représentant le ministère public, a fustigé "l'irresponsabilité" du jeune prévenu, "qui a réuni toutes les conditions pour avoir un accident", et requis de cinq à six mois de prison avec sursis, l'interdiction du permis de conduire, l'interdiction d'en solliciter la délivrance pendant 18 mois et de deux peines d'amende de 2.500 et 1.000 F.

L'avocat de David C., Maître Mézard, a souligné que son client devait savoir "qu'il a brisé un peu sa vie et surtout celle de son amie", "après l'accident et aujourd'hui encore, a-t-il cependant souligné, David s'est comporté avec dignité et il va régulièremenbt rendre visite à Sandy dans le centre spécialisé où elle a été admise".

Le tribunal correctionnel d'Aurillac, qui avait mis sa décision en délibéré, a condamné le jeune conducteur, hier, à quatre mois de prison avec sursis et à 2.800 F d'amendes. Il a également prononcé l'annulation de son permis de conduire avec interdiction de le repasser pendant 15 mois. Enfin, le jeune homme devra verser une provision de 150.000 F à la famille de la victime.

Scan de l'article original (27 ko)


Article paru dans "Libération" du 25/01/2001 :

Quatre vies brûlées dans un rodéo d'été : Quatre chauffards ont comparu hier pour avoir décimé une famille en 1998.

Trois enfants dans une petite voiture. Et leur mère qui les ramenait chez eux, un soir d'été. Annick Brochant, 37 ans, n'est jamais arrivée à Bondy (Seine-Saint-Denis). Le vendredi 10 juillet 1998, dans sa Peugeot 106 sur l'autoroute A1, elle est morte brûlée vive. Tout comme July, 14 ans, Allan, 4 ans et Wyliam, 18 mois. Ce sont leurs dents qui ont permis de les identifier, ils n'avaient plus de visage. Trois ans plus tard, hier, il y a quatre garçons devant le tribunal correctionnel de Bobigny. Ils ont entre 20 et 25 ans. Et quatre vies carbonisées dans leur mémoire. Filipe, Sidonio et Olivier sont poursuivis pour homicide involontaire, mise en danger de la vie d'autrui par la vitesse excessive et défaut de maîtrise. Bruno est seulement mis en examen pour mis en danger d'autrui.

Ils ont bonne mine, sagement alignés devant leurs juges. Juste l'air un peu navrés dans leurs costumes trop neufs. Car ils savent que des mots très durs les attendent. Le 10 juillet 1998, "vous n'étiez plus des hommes mais des engins", leur assène le procureur de la République, André-Maxime Gérinier. Pourtant, ce soir-là, ce sont des "petits gars biens" qui sortent ensemble. Peintre en bâtiment, ou mécanicien, qui habitent chez leurs parents dans le VIIIe et le XVIIe arrondissements de Paris. Pas des petits voyous ou des voleurs d'autoradio, dit le représentant du parquet.

Filipe et ses amis aiment les BMW. Visiblement avec des appétits de chauffards immatures. Ce qu'ils apprécient surtout, c'est le vombrissement du pot d'échappement quand l'auto allemande donne toute sa puissance. L'un d'eux le dit sans retenue alors que le tribunal vient d'entendre un "homme vidé de son sang" raconter sa famille décimée. Cette soirée-là, les quatre copains sont allés à la Bonne Soupe, un café parisien. Fiers de leurs "BM" garées pas très loin. Payées à crédit pour l'une - "70 000 francs avec un emprunt de 60 000 francs". Un autre garçon a eu plus de chance. Maman lui a offert la belle allemande alors qu'il avait seulement six semaines de permis. "Quelle inconscience", répètent les parties civiles et le parquet.

Filipe, Sidonio, Olivier et Bruno affirment que, vers minuit, ils voulaient aller "manger une glace" au McDonald's de Garonor. La présidente ne les croit pas. Elle sait que, le vendredi soir, les mordus de vitesse organisent des rodéos dangereux dans cette zone industrielle du nord de Paris. Et, en dépit de versions contradictoires, l'équipée de Filipe, Sidonio, Olivier et de Bruno a déjà tout d'une course sauvage quand ils dépassent la porte de la Chapelle. L'instruction a avancé des vitesses de l'ordre de 180-190 km/h. Avec un "lièvre", dit le procureur, pour mener. Dans cette "bourre", il ne faut pas se laisser dépasser. Jusqu'au tunnel de La Plaine-Saint-Denis. Là, une BMW déboîte brusquement et va heurter l'arrière de la 106. Une toupie folle dans la nuit qui va être percutée par une autre BMW avant d'exploser. Hier, le procureur a requis quatre ans de prison, dont une année avec sursis, contre Filipe, Sidonio et Olivier et un an de prison contre Bruno. Le jugement a été mis en délibéré au 21 mars.

(Jacky DURAND)