CONTRE LA GUERRE
Ce soir encore je vois ce grand disque orangé
Entre ces deux nuages soigneusement rangé
C'est à son apogée sous sa pure lumière
Que la vie prend ses formes se servant la première
Puisant en cette source l'énergie essentielle
Il est ma seule vision portant les yeux au ciel
Comment croire un instant que ces mêmes rayons
Projettent sur nos corps seul bien que nous ayons
La violence de nos pairs qui de pitié n'a guère
Quand leurs maîtres vexés se déclarent la guerre
Ce cuivré écarlate semblant jaillir des forges...
Sanglant et suffoquant, coulant dans votre gorge
Ou voile pourpre couvrant votre dernier regard
Ou bien souillant vos mains vos habits vos égards
La douce nuit complice du soleil descendant
Laisse la mort glisser, guetter, frapper, fendant
Le silence des ténèbres, derrière elle ne laissant
Juste l'affreux soupir de corps agonisants
Que couvre la douceur d'un pâle soleil naissant
D'un soleil naissant pâle sur des restes gisants