Je remercie tous ceux qui, sincèrement ou non
Aux pieds de mes racines nouvelle eau versé ont
Alors que ceux qui furent jardiniers authentiques
Ne montraient que tempêtes, gelées ; face identique .
Dans cette jungle mouvante où les branches s'entrelacent
Au hasard, à l'instinct, souvent un rien les casse
C'est secrètement sous terre à l'abri des regards
Qu'avec force d'épreuves les racines s'égarent
Se retrouvent enroulées solidement autour
D'une comparse esseulée cherchant un même contour
Bien que ceux-là mêmes qui me saignent aux quatre veines
Qui sucent avidement ma substantifique sève
Attendent patiemment que ma montée s'achève
Que mes folles ambitions m'apparaissent si vaines
Mes racines irriguées par ces petits ruisseaux
Combinés au terreau qu'accumulait le temps
De mon tronc fatigué surgit un arbrisseau
Sucez, pompez toujours, je monterai d'autant
Gorgé de l'eau nouvelle l'arbre tend vers le ciel
Et sa sève s'active tandis qu'il invoque Pan
D'éloigner de ses pieds les parasites grimpants
Mauvais temps récurrents et sols artificiels